Victor Vasarely, une rétrospective 1948 - 1975

Prolongation jusqu’au 7 janvier 2012

Exposition passéeDu 7 octobre au 30 décembre 2011

En 1988, pour notre dernière exposition de Victor Vasarely, dans la préface de notre catalogue il est écrit… le moment semble venu, de faire une rétrospective critique de l’œuvre. Sans le moindre doute, un regard sur les tableaux extraordinaires des périodes Denfert, Belle-Isle, Gordes-Cristal, les photographismes, les folklore-planétaires et les permutations, nous livreraient les Vasarely dont nous avons encore besoin. Vingt trois années sont passées et il n’y a toujours pas eu de rétrospective Vasarely dans une institution parisienne. Nous avons donc décidé de combler un peu ce vide en présentant sur les trois étages de notre maison des toiles extraordinaires de Vasarely débutant en 1948 et qui illustrent ces cinq périodes.

Victor Vasarely né en 1906 en Hongrie, (1997 décédé à Paris), apprend sous Prof. Bortnyik au Bauhaus hongrois, le Muhely, à Budapest à trouver des solutions pour aller « au-delà du tableau » dans les tendances géométriques-abstraites que le Bauhaus adaptait à tous les secteurs de l’art.

D’une période noire et blanche qui dure jusqu’aux années soixante, il développe l’art cinétique que l’on appelle également « Op Art » (art optique). Des œuvres comme Bellatrix (1957) ont déjà les premiers signes de cette tendance : par un léger déplacement et une coupure en haut et en bas des cercles il réussit une certaine illusion optique. Les œuvres Belle-Isle Meaux et Tampico, inspirations de Belle-Île en Bretagne, témoignent de ses essais, comme il dit, à partir des galets de la plage, de rendre une certaine déformation visible.

Au début des années soixante il développe son propre alphabet plastique qu’il appelle aussi « folklore planétaire ». Cet alphabet, dont l’inspiration vient d’Herbin, (voir ses notes brutes de 1973), lui permet de décomposer l’image en de multiples pièces géométriques régulières, aussi appelé « l’unité plastique ». Chaque pièce de ce puzzle pouvait être enlevée et remise à un autre endroit de la composition. Une série de multiples et de sculptures sont ainsi crées à partir de ce schéma, mais aussi de grandes compositions architecturales telles que la Cité Universitaire de Caracas ou celle de l’école pédagogique de Essen, ainsi qu’une grande fresque à la gare Montparnasse à Paris et de nombreuses applications privées.

Le champ du tableau est peint à la manière du « all over » jusqu’au bord, il n’y a plus de parties privilégiées, fond et forme, haut et bas ou droite et gauche sont interchangeables, voir Majus 1967/68. Déjà des compositions antérieures sont parfois signées en haut et en bas. Il s’adresse avec ces compositions à tous les spectateurs de la même façon et renonce ainsi à un savoir culturel, ses œuvres sont immédiatement appréhendées et comprises.

Toute la richesse de son œuvre est rendue vraiment visible à partir du moment où il commence à travailler avec la couleur. Il crée ainsi des sphères, voir Cheyt-rond 1970, ou surtout la couleur suggère au spectateur la troisième dimension. Mais aussi les œuvres de la série « Gestalt », voir Gestalt-Ville de 1969 montrent à travers la couleur la possibilité du réversible, la forme peut-être lue et ressentie de façon positive ou négative.

Vasarely est un artiste qui poursuit avec conséquence et sans relâche ses idées du cinétisme dans les années qui suivent. Il est le « maître à penser » de nombreux artistes de la génération suivante. Ses œuvres, un temps dédaignées, retrouvent aujourd’hui de nouveaux spectateurs.

Catalogue avec une préface par Arnauld Pierre

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Victor Vasarely, une rétrospective 1948 - 1975. Prolongation jusqu’au 7 janvier 2012