Art Paris

C’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous réjouissons de vous retrouver à nouveau à Art Paris. Cette foire a le mérite de défendre la scène française avec force, c’est ce qui lui donne sa couleur et son identité unique. Cette année, fidèles à notre ligne nous vous proposons un choix d’œuvre d’Auguste Herbin (1882-1960) allant de la période des volutes à celle de l’alphabet plastique. Une rétrospective ouvre ses portes au Musée Montmartre à Paris et sera visible jusqu’au 15 septembre. Vous aurez l’occasion de découvrir le travail d’un artiste qui a accompagné tous les grands mouvements de l’histoire de l’art de la fin du 19ème siècle jusqu’à la moitié du 20ème siècle. En regardant défiler son œuvre sous nos yeux, c’est un véritable cours d’histoire de l’art auquel nous assistons, dont le fil conducteur est la couleur.

Et quand bien même l’œuvre magistrale que nous présentons sur le stand, « Vierge » de 1953 aux dimensions importantes 146 x 114 cm, tranche avec son alphabet tout en couleurs. La composition de cette œuvre est en majorité noire sur un fond blanc, juste quelques points rouges, un demi-cercle et un triangle bleu viennent ponctuer la composition. La verticalité de sa composition installe l’œuvre dans un équilibre parfait. A la fin de sa carrière en mettant en place, cet ingénieux alphabet plastique il ouvre le champ à toute une génération suivante d’artistes qui ont pour nom : Jean Dewasne (1921-1999), Victor Vasarely (1906-1997), mais aussi Olle Baertling (1911-1981) ou encore Aurelie Nemours (1910-2005).

Nous reviendrons aussi sur le travail de tissage de Karina Bisch (1974), que nous avions invité à dialoguer avec l’œuvre d’Alberto Magnelli, lors la dernière exposition de l’année 2023. Le travail de Karina a été choisi par Nicolas Trembley dans le focus proposé par la foire « Art & Crafts », son œuvre met en avant le Craft, dont voici la description qu’en fait Nicolas Trembley : Le Tableau Pointilliste de Karina Bisch n’est pas une peinture mais une broderie en laine réalisée par l’artiste elle-même. Dans cette série de petits formats développée depuis plusieurs années, on retrouve son intérêt pour la question vernaculaire des usages domestiques liée aux femmes. Les motifs qu’elle mélange font souvent référence à des artistes phares de l’abstraction tels qu’Anni Albers, Sophie Taeuber-Arp ou Sonia Delaunay.
Bien entendu, en regard de ce travail, nous proposerons quelques œuvres d’Alberto Magnelli, dont la très belle composition noire et blanche sur fond bleu « Attitude tranquille » 1945, œuvre fétiche de la collection Lahumière, qui n’est pas sans rappeler l’attirance de Magnelli pour l’art africain. Ce dernier avait une importante collection dont sa veuve avait fait don au Centre Pompidou en 1985.

Nous aurons aussi la joie de revenir sur l’œuvre de Hans-Jörg Glattfelder, qui avait obtenu le prix Aurelie Nemours en 2023 auquel nous avions consacré une exposition en septembre dernier. Une belle et grande vision non euclidienne du plan nous accueillera à bras ouverts, thème sur lequel, non sans malice, Glattfelder n’a eu de cesse d’imposer son choix.

Antoine Perrot dans son registre du « Ready-made color », comment peindre aujourd’hui, avec quoi, nous fera partager ses dernières créations, en proposant des tissages de bolduc sur carton, qui rejoint le travail du Craft d’une certaine manière. Toujours à l’affût d’une nouvelle couleur sortie de son contexte, que ce soit un matériaux construction ou de décoration, il raconte une histoire collective, celle de notre production et de notre consommation.

Une présentation des dernières œuvres de Moon-Pil Shim, qui avait illuminé la façade du Grand Palais lors de l’édition Art Paris tournée vers la Corée. Cet artiste qui travaille entre la France et la Corée, pousse sa recherche sur la profondeur et la transparence en superposant du plexiglas et des couches de couleur, un travail sur trait vient dans la matière vient compléter ses œuvres.