Alberto Magnelli

Oeuvres de 1924 à 1965

Exposition passéeDu 12 octobre au 22 décembre 2012

C’est par Jean Dewasne que nous avons fait la connaissance de Susi Magnelli qui a été pour nous une source de renseignements et un grand défenseur de l’œuvre de son mari. A part un accrochage au Centre Pompidou à Paris lors de la donation de la collection africaine de l’artiste par Madame Magnelli en 1995, il n’y a plus eu d’exposition à Paris. Avec nos modestes moyens nous essayons de réparer cet erreur et montrons des peintures, ardoises, collages, gouaches et dessins de 1924 à 1965.

A l’automne de 1947, l’exposition en forme de rétrospective présentée par la galerie René Drouin à Paris cristallise l’intérêt de la critique sur l’œuvre d’Alberto Magnelli. C’est presque unanimement et avec enthousiasme – mais bien tardivement, le peintre florentin, âgé de cinquante-neuf ans, est déjà installé en France depuis une quinzaine d’années – que le public reçoit le choc de cette révélation picturale. Si son statut de pionnier dans la genèse de l’art abstrait est bien connu, sa place d’alors est sans conteste celle d’un peintre moderne et actuel. Il fait désormais figure de chef de file pour la nouvelle génération, celle des artiste qui, dans l’après-guerre, face à la tendance lyrique et à l’appel de l’informel, s’engagent dans la voie géométrique de la non-figuration.

Dans le début des années cinquante, la coïncidence du fait abstrait et du fait pictural pur s’impose comme la marque singulière de la peinture : l’art de Magnelli en constitue le modèle. Modèle qui est pleinement « invention » : son unique référent est le fait plastique pur. Il est aussi distant de la voie ouverte par Kandinsky dans sa tentative de saisir, par une expression subjective, la réalité essentielle du monde, qu’étranger à la conception de Mondrian. Ce dernier, luttant contre l’élément subjectif et réduisant les formes à leurs composantes géométriques, se préoccupe de donner à l’œuvre d’art les moyens de constituer un instrument d’investigation de la structure universelle : à la différence du néoplasticisme, comme du suprématisme, aucun dessein métaphysique n’anime la démarche de Magnelli. Aucune référence philosophique ne la sous-tend ; son propos est rétif à toute analyse littéraire. Il est, part ailleurs, radicalement opposé au constructivisme. Et, si on la dit géométrique, son œuvre ne doit pourtant rien à la rigueur des formes mathématiques. Aisément lisibles, les éléments formels constitutifs de la peinture de Magnelli, ses surfaces nettes, ses aplats rigoureux sont engendrés par des lignes droites tirées sans l’appui de la règle et par d’amples courbes, traces laissées par le « compas de ses doigts ».

Anne Maisonnier-Lochard

Magnelli 2012 RDC

Magnelli 2012 RDC

Magnelli 2012 1er

Magnelli 2012 1er

Alberto Magnelli. Oeuvres de 1924 à 1965