Jean-Gabriel Coignet

Exposition passéeDu 15 novembre au 21 décembre 2007

Le principe de la série organise mes choix formels. Une façon d’excéder les possibilités de la forme et aussi d’établir un parallèle avec les objets issus de l’industrie. Par ailleurs, la volonté de rendre pérennes mes réalisations m’oblige à certains choix techniques et de matériaux voire une indexation spécifique pour les dessins muraux.
Cette attention particulière vise à ce que mes réalisations deviennent des entités à part entière avec leur propre durée. Ceci pour tenir à distance une fébrilité créatrice qui me semble vaine et trop proche de notre époque compulsive et bavarde.
Ces différentes options m’ont amené à produire des formes homogènes unifiées par un recouvrement de peinture d’une seule couleur. Cela afin que l’œil ne soit pas arrêté par un détail et qu’il file et entraîne le corps à découvrir les plans et les arêtes des différentes faces des sculptures et des reliefs, longe le mur qui supporte le dessin. Découverte par l’arpentage qui révèle mutuellement la forme et le lieu qui la reçoit. Rien n’est fait pour comprendre comment c’est fait car cela n’a aucune importance, « l’art c’est cacher l’art » comme l’écrivait Vasari (une œuvre dépasse la somme des moyens employés). Ni pourquoi c’est fait car chacun est à même de se fabriquer ses points de vue. D’être au présent.

Série « Sculpture Opaque »
Posées directement au sol, ces constructions sont constituées de 5 plans visibles. Un seul de ces plans est orthonormé et perpendiculaire au sol, les autres s’appuient sur lui de façon oblique. Quatre des arêtes convergent sur le bord supérieur droit.
Peinte d’une seule couleur, aucun des plans n’est privilégié. Cependant ils se distinguent les uns des autres par la lumière qu’ils reçoivent. Ce sont donc les qualités d’éclairement du lieu qui articulent et inscrivent la sculpture en ce lieu.

Série « Relief »
Cette série découle directement de la série « Sculpture Opaque ». Comme son nom l’indique elle est faite pour être accrochée au mur. Ce qui est hauteur pour « Sculpture Opaque » devient ici l’épaisseur. Compte tenu de cette situation l’épaisseur reste relativement faible. Le plan orthonormé devient perpendiculaire au mur et indique l’horizontale. La forme ainsi placée semble pivoter sur le mur soulignant l’idée d’étendue.
Peinte en blanc satiné elle est définie par sa relation à la lumière accentuée par l’ombre portée au mur.

Série « Ana »
Ces constructions peintes elles aussi d’une seule couleur, s’organisent autour d’un écart, d’une ouverture aussi bien horizontalement que verticalement. La base asymétrique encadre une partie du sol sur lequel elle repose et fait seuil. Des deux extrémités de cette base se dresse perpendiculairement un portique formant élévation. Cette construction totalement orthonormée, mais jouant de décalage amène à l’aborder de façon oblique afin d’en appréhender les perspectives et les articulations soulignées par le contraste ombre lumière.

Série « Vanité »
Reliefs qui encadrent et structurent par ses éléments construits une partie du mur sur lequel ils sont accrochés. Ils mettent en jeu l’épaisseur non seulement sur la périphérie mais aussi à l’intérieur d’eux-mêmes. Ceci fabrique une profondeur bien réelle mais accentuée par l’ombre portée. Chacun peint d’une seule couleur, celle-ci s’articule avec la couleur et la qualité du mur. Les jeux d’ombres organisent un passage de l’un à l’autre. Cet assemblage produit un effet perspectif instable généré par des points de vue plus ou moins obliques et par l’éclairement du lieu.
Cette série explore donc des caractéristiques du tableau.

Jean-Gabriel Coignet Juin 2006

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Jean-Gabriel Coignet