Yves Popet - Sigurd Rompza

Ne nous méprenons pas : les carrés d’Yves Popet ne s’appréhendent pas par la vivacité de la couleur, ou la relative modification de son tracé, mais comme des cellules- souches propre à toutes aventures ; Il est plausible, au-delà de ses palimpsestes d’imaginer mille désirs, mais aussi mille angoisses qui restent le domaine secret du vécu de tout un chacun, mais en l’occurrence, celui de l’auteur en toutes réserves. En conjuguant formes et couleurs il nous fait pénétrer au-delà du miroir dans l’indicible mirage. Diachronicien averti, il traduit son histoire en discourant avec l’archétype platonicien, nous révélant ainsi qu’il y a un sens derrière des choix plastique, qui transcendant son propos, expose l’ambiguïté de la certitude.
Sigurd Rompza, lui, ne se satisfait pas du carré, il nous propose le cube, ou ce qu’il veut nous en montrer. C’est en habile funambule qu’ il nous offre ses perspectives, avec gourmandise, en lévitation, jonglant avec la lumière, la couleur et un incertain point de fuite. Insidieusement il dénonce toutes allégories géométriques dans ses honorables perversités. Il nous interpelle sur le va-et-vient entre l’allégeance à une réalité objective et l’autorité de l’illusion d’optique, entre la déduction et l’induction.
Un paradigme est –il indispensable à toute vision ? Est-il liberticide ?

Voilà où Popet et Rompza nous emmènent, laissons nous aller.

Jean-Claude Lahumière Février 2009