Jean-Gabriel Coignet Katarzyna Série

Exposition passéeDu 15 janvier au 28 mars 2009

La géométrie élémentaire comprend deux parties : la géométrie plane et la géométrie dans l’espace. Le travail de Jean-Gabriel Coignet obéit aux deux programmes. Sur le mur de face de La Verrière, un grand dessin carré trace les principes de construction et d’assemblage qui organisent ses sculptures, avec des lignes qui s’entrecroisent, des parallèles, l’espace très fin qui les sépare étant comblé à la mine de plomb.
Devant ce dessin sobre, en noir et blanc, sept sculptures et reliefs peints. ہ première vue, elles apparaissent, comme des cubes, des cônes, des pyramides, des parallélépipèdes. En fait, il s’agit de formes aux angles érodés ou acérés, peu classiques et difficiles à nommer par des termes de géométrie. Leur matériau en revanche est de l’acier banal, laqué chez un carrossier à côté d’Angoulême, où vit et travaille cet artiste discret.
Les formes, lisses, se présentent brillantes, fardées de couleurs vives, presque fluorescentes, ou d’autres tons subtils, voire sophistiqués. Apparue pour la première fois dans le travail de Jean-Gabriel Coignet,
« Katarzyna série » sédimente des angles droits, les superpose par cinq, et emprunte sa radicalité à des artistes comme Donald Judd, Ellsworth Kelly ou, plus loin dans le temps, à la constructiviste russe
Katarzyna Kobro.
Le critique Paul Ardenne situe Jean-Gabriel Coignet « entre l’exaltation d’un Arp et l’obstination mathématique d’un Bill » ; Joëlle Pijaudier, conservatrice des musées de Strasbourg, dans le Dictionnaire d’art moderne contemporain, le place « au confluent du Constructivisme, du Minimal Art et du Process Art » ; Jean-Pierre Greff, directeur de l’ةcole des beaux-arts de Genève, l’apparente au minimalisme de Tony Smith. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 1980, ses recherches l’emmènent de structures modulaires vers des structures en équilibre, en tension, d’agencements ivres de hauteur vers de petites architectures.
En 1985, une bourse du FIACRE lui fait découvrir le Japon. Et les films d’Ozu. Pendant cinq ans encore, Coignet laisse ses formes décanter, distiller. Soudain, c’est la rupture. Ses sculptures se fondent dans le lieu,
le filtrent. Comme si tout s’éclairait. En éliminant, en rejetant tout rajout, toute démesure, en écumant son esprit, en poussant d’autres enjeux, il s’élance dans le poli, dans la couleur, dans des formes au découpage net où le calme domine. Miracles d’équilibre, ces sculptures aèrent l’espace, et par la déambulation à laquelle elles invitent, y introduisent la durée.

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Jean-Gabriel Coignet Katarzyna Série

La Verrière Hermès 50 bd Waterloo Bruxelles BE